Théâtre – Mephisto de Klaus Mann
– PRÉSENTATIONS –
Les 12, 13, 14 et 16 juin 2025 à 19h
Le 15 juin 2025 à 15h

Création librement inspirée du roman de Klaus Mann et de l’adaptation théâtrale d’Ariane Mnouchkine
Dans son roman MEPHISTO écrit en 1936, Klaus Mann met en scène un acteur talentueux inspiré fortement par l’acteur et metteur en scène Gustav Gründgens devenu en 1933 l’une des grandes figures de la scène théâtrale du régime nazi. Il fut pendant quelques années le mari d’Erika Mann et l’amant de Klaus Mann.
Quarante-cinq ans après l’adaptation d’Ariane Mnouchkine créé pour le théâtre du Soleil, nous avons voulu à notre tour interroger la question essentielle que pose Klaus Mann dans œuvre : quels sont les rapports qu’entretiennent l’art et la politique.
Peut-on dissocier l’artiste de son œuvre ? Que (ou qui) sommes-nous prêts à trahir demain, au nom de notre ambition artistique ? A quelle part de nous-même sommes-nous prêts à renoncer au profit d’une reconnaissance ou d’une gloire éphémère ? De quelle manière ces thèmes résonnent chez les artistes que nous sommes aujourd’hui ?
Klaus Mann trace le portrait de ses proches ou de personnes qu’il a connues, portrait embelli ou durci, à la lumière de ses sentiments pour ses modèles. Les personnages du spectacle ont donc une double origine : ils sont à la fois ceux du roman et ceux de l’Histoire. C’est ainsi que Sébastien et Erika Brückner sont fortement inspirés de Klaus et Erika Mann. La figure d’Otto Ulrichs puise son modèle au plus près de la vie du comédien Hans Otto. Nous avons changé le prénom de la Dora Martin du livre en hommage à Carola Neher, dont la fin en Union soviétique se substitue ici à l’exil d’Elisabeth Bergner, première source du personnage chez Klaus Mann. La figure de Nicoletta von Niebuhr doit beaucoup à Paméla Wedekind, la fille du dramaturge Frank Wedekind, fiancée à Klaus Mann et meilleure amie d’Erika Mann pendant plusieurs années. Théophile Sarder ressemble au dramaturge Carl Sternheim. Magnus emprunte son nom à Joachim Gottchalk, comédien mort pour les mêmes raisons et son prénom au pianiste du « Moulin à poivre », le cabaret politique animé par Erika Mann. La Thérèsa Von Herzfeld est un rappel de Thérèse Giehse, qui animait avec Erika le « Moulin à poivre » et qui fut une grande actrice du Berliner Ensemble de Bertolt Brecht. Hans Josthinkel doit son nom, sa fonction et son pouvoir à Hans Johst, auteur dramatique nazi devenu Surintendant des théâtres et à Hans Hinkel, dont la carrière politique le mena à de hautes fonctions au sein de la ligue pour la défense de la culture allemande. Derrière la figure du Général, on reconnaitra facilement des emprunts à Göring. Enfin les autres personnages sont imaginaires, inventés par Klaus Mann ou par nous.
Pour notre adaptation, nous avons – outre le roman d’origine de l’auteur – puisé notre inspiration du côté de l’adaptation théâtrale d’Ariane Mnouchkine, du film d’Ivan Szabo avec Klaus Maria Brandauer, de l’adaptation libre de Samuel Gallet « Rhapsodie Méphisto », écrite en 2019 ainsi que du « Tournant » récit autobiographique des années de jeunesse et d’exil de Klaus Mann, de son essai « Contre la barbarie » et de son journal intime écrit de 1931 à 1949.
Dramaturgie, adaptation et mise en scène de Jean Pierre Garnier
Assistanat à la mise en scène: Virginie Gaillard
Création lumière et régie : Madeleine De Kerros
Moulage du visage de Hendrik Höfgen: Mathild Schaller
Création vidéo Léo Michel
Création musicale Ursula Ravelomanantsoa, Aya Nour Ayache, Yanis Costantini
Remerciements : Mathild Schaller, Nicolas Martin, Pauline Gracia, la maison « Les 2 ailleurs », Julie Brochen.
Avec Tiffany Arino, Aya Nour Ayache, Balthazar Corvez-Jubin, Yanis Costantini, Jeanne Disson, Léone Féret Gracia, Anna Gallo, Philippine Lazare, Julien Le Lons, Eva Loriquet, Samy Ménétré, Léo Michel, Ursula Ravelomanantsoa, Valentine Régnier, Alexis Rosenstiehl, Louise Savatier, Mohamed Samy Taibi, Alma Teschner, Lucie Weller, Felix Winterhalter
Durée PREMIERE PARTIE : 1H50. ENTRACTE 15mn. SECONDE PARTIE : 1h30