Sublime & terrible désir

« Le désir est l’essence de l’homme », écrit Spinoza, cependant il n’y a pas de désirable en soi, il n’y a que du désirable pour chacun de nous : « Si nous jugeons qu’une chose est bonne, c’est précisément parce que nous nous y
efforçons, nous [..] la désirons ».

Mais ce désir, selon l’auteur de l’Ethique, n’est source de bonheur que lorsqu’il exprime la nécessité de la nature de celui qu’il touche. Au contraire un désir ne procédant pas de cette nécessité propre à chaque être, mais d’une nécessité extérieure poussera l’individu, sous l’effet de la passion à se projeter vers des fins qui ne sont pas les siennes et deviendra source d’enfermement et douleurs. C’est ce sublime et terrible désir que nous nous proposons d’explorer en ce début de saison au travers du parcours de Médée-Kali voulant annihiler tout souvenir de Jason, de la poésie d’Apollinaire en « Corps Accords », d’un Misanthrope d‘âge murs au désir si peu émoussé et bien sur de l’exposition proposée par Léna Fillet, « Désirs », comme « Un mouvement violent, nécessaire, vital qui nous bouscule et nous bascule ».