L’actualité récente du monde donne une nouvelle envergure à l’action de résister. Par-delà ses fonctions : se protéger des intempéries, se cacher pour chasser ou observer…, la cabane est un symbole, une émancipation du monde matérialiste, un pied de nez au consumérisme assourdissant de notre époque.

Faire cabane c’est se débrancher du système pour se raccorder au monde vivant; considérer ce qui est essentiel en écartant le superflu.

Résister passe par une organisation et par une démarche altruiste et collective. Dans les ZAD, les réalisations de cabanes montrent une volonté de collectif sans effacer les individualités et sans non plus oublier le jeu, le plaisir de bâtir.

Résister a par ailleurs une dimension physique : on résiste au vent, à la chaleur, au froid, au poids, ce sont là de vraies questions d’architecture… Le conte des trois petits cochons apprend à utiliser la brique et le ciment pour résister au souffle et à la force du grand méchant loup. Cependant, la paille semble désormais mieux convenir à un climat déréglé. La cabane est aussi et surtout le reflet de ce contre quoi son architecte entend résister »

— Muriel Patarroni et Frédéric Lorin