HOMMAGE À PIERRE DE RONSARD 1524-2024

Quand on évoque Pierre de Ronsard, spontanément surgit un sonnet à nos oreilles :
« Mignonne allons voir si la rose, qui ce matin avoit declose, sa robe pourpre au Soleil… »
Ronsard est « le poète des Amours » qui chante des odes passionnées, tout inspiré qu’il est de ses rencontres avec des femmes qu’il a souvent passionnément aimées.
Séducteur, il met les mots au service de sa stratégie de conquête. Dans une posture pressante, il défend un plaisir qu’il faut prendre dans l’instant face au temps qui passe, condamné que nous sommes à vieillir et mourir. Au fil des rencontres, le nom d’une femme en chasse une autre : Cassandre, Marie, Jeanne ou Hélène ; des contours flous dessinent des images de femmes plus idéalisées que réelles.
C’est qu’à travers les Amours, le poète s’intéresse plus aux variations du sentiment amoureux qu’à l’objet qui suscite ce sentiment. Il ne parle au fond que de son désir inlassable et toujours renouvelé qui nait subitement au croisement d’un regard ; il charge ses vers d’un érotisme plus fantasmé que vécu et fait passer son lecteur, par toutes les phases de ses émotions, d’amoureux juvénile transis au vieux monsieur éconduit et blessé. Ronsard nous embarque ainsi dans sa quête d’un amour idéal.
Mais  « le poète des Amours » est avant tout un auteur de son temps. Il expérimente et invente le français moderne qu’il ambitionne d’enrichir en créant de nouveaux mots.
Dans cette expérimentation, l’Amour est, plus que les Femmes, prétexte à nourrir son imaginaire d’auteur.
C’est sous cet angle, que j’ai proposé à des artistes femmes d’exprimer et traduire à travers la peinture, la sculpture et la photographie, l’œuvre poétique de Ronsard.