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Exposition
Esprit de famille

Du 11 janvier au 2 mars 2024

 

VERNISSAGE jeudi 11 janvier de 18h30 à 22h00

La famille nous façonne en transmettant de génération en génération les valeurs qui la fondent.  Concept universel, la famille prend son origine dans le mariage, notamment religieux où sont prescrits des règles de conduite sociétales et de devoirs, souvent sexuels, tels la fidélité ou l’interdiction de l’inceste. Ce qui force la famille à s’ouvrir sur l’Autre et favoriser ainsi le brassage biologique et la diversité culturelle.
Mais comment la comprendre tant elle revêt une réalité multiforme, hétéroclite. Nous sommes nourris de contes dès l’enfance ou de mythes grecs dans lesquels les fondements trouvent leur base dans cette entité complexe qu’est la famille : Antigone, Médée, Œdipe…. Autant de figures qui traduisent les contractions de la famille.
Autant de figures que Xavier Devaud nous dévoile en jouant sur les rendus aux traits noirs et blancs pour créer une multitude de personnages qui s’entremêlent. Surgissent de grands aplats de couleurs vives attirant notre regard, mettant en lumière une figure.

La famille est un mythe que l’on construit et déconstruit au fil de la vie.

Dans ce qui participe aux souvenirs de la famille, il y a ces évènements, les repas surtout, partagés ensemble, qui rassemblent la famille, rythmant des pans de notre vie… La table de Verse nous invitent au repas, où vaisselle et mets disparaissent dans l’inquiétante noirceur de la brisure symbolisant la séparation, évoquant la violence de ces rapports familiaux dont Boris Cyrulnik dit : «  La famille, ce havre de sécurité, est en même temps, le lieu de la violence extrême. »

Il y a aussi toutes ces petites choses qu’on évoque en prenant un air de complicité tels des secrets que l’on confie comme le goût des crêpes de Mamie, les blagues de l’oncle, le jardin potager de grand-père, les vacances au bord de la mer… Il y a le vécu qui percute le ressenti.  Une réalité floue, reconstruite par les émotions qui nous traversent à chaque fois que l’on raconte sa famille.
Dans les tableaux Gabriele Grassi, les couches de matière diffuses sont comme des morceaux de puzzle qui recomposent le souvenir. Les visages sont comme effacés, ne restent que la scène figée dans la mémoire.

Chacun de nous porte en soi des êtres qu’on a connus, chéri, détesté…

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort…  C’est la présence des absents dans la mémoire des vivants, » écrit Jean d’Ormesson.

Chacun porte en soi des êtres qui participe à la légende familiale.

Les « fantômes » de Nolwenn Cléret participent à la dramaturgie familiale ; que certains essaient de retrouver pour conjurer l’oubli, pour reconstituer cette mémoire du sang qui nous lie de génération en génération.

Raconter l’histoire de la famille, c’est aussi raconter son histoire. Alejandro Ebertta a choisi une approche documentaire pour reconstruire ses origines italiennes en suivant les traces, les témoignages, les écrits et les documents qui restent du voyage des arrière-grands-parents depuis l’Italie, où ils sont nés, vers l’Argentine, pays de leur émigration.

Difficile donc se définir sans évoquer sa famille.

La famille, on l’aime, on la hait, on voudrait parfois s’en débarrasser, on voudrait parfois la retrouver… A chaque jour suffit sa peine, à chaque être sa famille.

A chacun sa famille et son « esprit » de famille.

Artistes

Nolwenn Cléret – Xavier Devaud – Gabriele Grassi – Alejandro Erbetta – Verse

COMMISSAIRE D’EXPOSITION I FABIENNE ROUSSEAU