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Autour de Francesca Woodman

Effacements, Projection

The Fancy de Elisabeth Subrin, 36 min., angl., VOSTF, USA, 2000 – sous-titrage français réalisé par Patrick Javault et produit par SensoProjekt.

Francesca Woodman de Bertrand Schefer, P.O.L., France, 2023

Lecture par: Bertrand Schefer, auteur 

 

Lundi 13 novembre à 20h00

Commencée à l’adolescence et achevée à 22 ans par le suicide de l’artiste, l’œuvre photographique de Francesca Woodman consiste essentiellement en autoportraits nus. Autoportraits d’un genre particulier puisque son visage y est souvent coupé par le cadrage, masqué par un voile ou par ses cheveux, ou simplement flou. S’est-il agi pour elle de se découvrir par la photo ou bien de donner vie à un ou à des doubles dans les intérieurs délabrés de maisons anciennes à Boulder, Rhode Island ou en Toscane. Est-ce donc Francesca Woodman qui apparaît dans ses images, ou bien une créature de fiction ? La question ne sera jamais tranchée. Son univers très affirmé, sa précocité et la brièveté de sa vie fascinent tout autant les historien.ne.s d’art que les écrivains. Dans l’histoire de la photographie, on pourrait lui trouver des liens de parenté avec Duane Michals ou Ralph Eugene Meatyard, mais elle est aussi la contemporaine de Cindy Sherman.

Tourné il y a une vingtaine d’années, le film d’Elisabeth Subrin, passe en revue la construction de cette œuvre à travers expositions, catalogue, textes, en substituant aux images la description et la recréation dans des sites choisis. Il réorganise une œuvre trop bien construite par ceux qui en ont la charge. Selon les mots de la réalisatrice, il s’agit de « poser des questions sur la forme biographique, sur l’histoire et la fantaisie, sur la subjectivité féminine, sur la preuve ; et de traiter de l’auteurisme et de la propriété intellectuelle. » (PJ)

Elisabeth Subrin est une réalisatrice et artiste new yorkaise, qui a réalisé de nombreux films expérimentaux et installations mais aussi des longs métrages de fictions. Ses films ont été montrés dans les festivals (IFF Rotterdam, Viennale) et elle a exposé au MoMA. Son film Maria Schneider, 1983 a été récompensé par le César du meilleur court-métrage documentaire en 2023.

Bertrand Schefer est philosophe, écrivain et cinéaste. Centré sur l’origine des arts visuels (et la Renaissance italienne), il intervient dans de nombreuses publications et émissions radiophoniques. Il publie plusieurs romans dont L’âge d’or (2008, éd. Allia) ou plus récemment, Disparitions (2020, P.O.L) qui fait la part belle à la mélancolie. Parallèlement il participe à l’écriture de scénarios dont French Courvoisier, court métrage co-écrit avec Valérie Mréjen qui obtient le Prix Unifrance au Festival de Cannes en 2009.

En présence de Bertrand Schefer, ce créateur polymorphe invité par SensoProjekt en tant qu’auteur de Francesca Woodman (2023, P.O.L), sa dernière œuvre dont il met en scène la lecture et les images.

Avec le soutien de la Mairie du XIIème arrondissement de Paris.

SensoProjekt est une structure dédiée à la diffusion du film sur l’art contemporain. Depuis sa création en 2009, l’association propose régulièrement des séances de projection de film suivie d’une discussion avec le ou la réalisateur/trice et le public. Documentaire, fiction, film expérimental, format numérique ou cinématographique, SensoProjekt entend défendre toutes les productions filmiques qui offrent un regard inédit sur l’art actuel et une vision d’auteur/trice.